Gulistan — également écrit Guliston — est la capitale de la région de Sirdaria (Syr-Daria), dans le centre-est de l’Ouzbékistan. Son nom signifie littéralement « jardin de fleurs », et ce n’est pas un hasard : ici, tout tourne autour de l’eau du fleuve Syr-Daria, des systèmes d’irrigation et des champs verts qui produisent coton, blé, fruits et légumes pour tout le pays.
Contrairement à des destinations historiques comme Samarcande, Boukhara ou Khiva (Xiva), Gulistan n’est pas un musée à ciel ouvert de l’ancienne Route de la Soie. C’est l’Ouzbékistan vivant et moderne : marchés ruraux authentiques, vie quotidienne, gastronomie locale sans filtre touristique et hospitalité directe. De nombreux voyageurs curieux s’y arrêtent lorsqu’ils se déplacent en voiture ou en train entre Tachkent et Samarcande, pour sentir le pays « réel ».
Dans ce guide, nous réunissons l’essentiel : le rôle agricole de la région, la vie culturelle, quoi manger, et comment se rendre à Gulistan depuis les grandes villes ouzbèkes. C’est une étape très intéressante si vous aimez le tourisme rural, si vous voulez sortir des itinéraires classiques du type Tachkent – Samarcande – Boukhara, et si vous cherchez un contact réel avec les habitants.
Gulistan se trouve en plein cœur de la vallée du fleuve Syr-Daria, l’une des artères d’eau les plus importantes d’Asie centrale. Grâce à un système de canaux d’irrigation développé à grande échelle à l’époque soviétique, d’immenses zones autrefois steppiques sont devenues des terres fertiles. Aujourd’hui, la région est essentielle pour la culture du coton, du blé, des légumes et des fruits de saison.
Se promener dans les environs de Gulistan, c’est voir l’« autre visage » de l’Ouzbékistan : tracteurs au travail, champs organisés en damier, canaux d’irrigation ouverts, serres, petits villages où les familles vivent encore de la terre. Pour de nombreux visiteurs, c’est très fort, car on comprend ainsi la base économique du pays, au-delà du tourisme culturel de Samarcande ou des coupoles bleues de Boukhara.
Le marché central de Gulistan est un incontournable si vous voulez voir la vie réelle : sacs de farine, étals d’épices locales, énormes tomates, melons extrêmement sucrés (très célèbres dans tout l’Ouzbékistan), et fromage frais produit de manière artisanale. Ici, presque personne ne vendra de souvenirs ; on vous vendra de la nourriture, tout simplement.
Pour les voyageurs intéressés par le tourisme rural durable, certains hôtes de la région proposent des visites de potagers familiaux, de petites fermes et de champs de coton. C’est une façon directe de découvrir la vie en dehors des grandes capitales comme Tachkent.
L’identité de Gulistan est 100 % quotidienne : parcs où les familles se promènent le soir, adolescents mangeant une glace près des fontaines, stands de pain tandoor tout juste sorti du four et vendeurs de fruits criant les prix à plein poumon. Ici, on ne vient pas voir un grand minaret du XVe siècle, on vient voir comment vivent les Ouzbeks aujourd’hui.
Au centre, vous trouverez des espaces culturels comme le théâtre régional, où sont organisés des concerts, des spectacles de danse folklorique et des célébrations publiques. On retrouve aussi des traces du passé soviétique dans certains bâtiments administratifs, les avenues larges et quelques monuments au style socialiste.
Le mélange spirituel est également intéressant : mosquées actives avec appel à la prière, mais aussi présence d’églises orthodoxes et de petits sanctuaires locaux. Ce mélange d’influences est typique du corridor du Syr-Daria, une zone historiquement liée aux échanges avec ce qui est aujourd’hui Tachkent et avec les axes qui mènent à Samarcande, deux des villes les plus importantes de l’Ouzbékistan.
Si vous aimez la photographie sociale, Gulistan est une mine d’or : marchés à ciel ouvert, chemises à fleurs suspendues à sécher dans les cours, tapchan (plates-formes surélevées pour s’asseoir et boire le thé) dans les jardins privés, enfants à vélo dans des rues sans trafic intense. Tout cela, c’est l’Ouzbékistan réel.
Manger à Gulistan, c’est manger de saison. Ici, les plats ne sont pas des « versions pour touristes » : ce sont les mêmes que l’on sert à la famille. Cherchez le plov (riz sauté à la viande, carotte et épices), le shashlik (brochettes de viande grillées), les salades de tomate aux herbes fraîches et le pain plat cuit au four de terre appelé tandoor.
La proximité du fleuve Syr-Daria se ressent aussi : dans certains petits restaurants, on peut trouver du poisson frit ou grillé, chose moins fréquente dans des villes intérieures comme Boukhara ou Samarcande. Commandez du thé vert, toujours présent sur la table ouzbèke comme symbole d’hospitalité.
Attention aux fruits : les melons et pastèques d’Ouzbékistan sont célèbres dans toute l’Asie centrale. En été, le parfum sucré des étals de rue est incroyable. Vous verrez aussi du raisin, des abricots, des grenades… tout vient des jardins et vergers de la vallée.
Conseil pratique : beaucoup de cafés à Gulistan n’ont pas de menu en anglais ou en français. Mais les gens sont généralement directs et très chaleureux. Quelques mots de base en ouzbek et un sourire ouvrent toutes les portes. Et si vous dites que vous venez de France, Belgique, Suisse ou d’un pays francophone, il est probable que quelqu’un s’asseye avec vous pour discuter et trinquer au thé.
Gulistan est très bien reliée par la route et par le train, car elle se trouve sur l’axe qui connecte Tachkent (la capitale de l’Ouzbékistan) à Samarcande, l’un des joyaux historiques de la Route de la Soie. En voiture ou en taxi collectif, le trajet depuis Tachkent dure environ 1,5–2 heures, selon le trafic et le point de départ. En train régional ou train rapide, la liaison est également très confortable.
Si vous venez de Samarcande, Gulistan est souvent une étape intermédiaire sur la route vers la vallée du Syr-Daria, avant de continuer plus au nord ou de revenir vers Tachkent. Il existe aussi des liaisons routières depuis les zones industrielles et agricoles voisines, et il est courant de se déplacer en taxis collectifs entre villes moyennes et villages.
Besoin de vous déplacer à l’intérieur de Gulistan ? En général, vous utiliserez un taxi urbain (très abordable) ou tout simplement la marche : le centre n’est pas immense, et beaucoup de points d’intérêt — marché, parcs, cafés locaux — se trouvent relativement proches. Ici, il n’est pas nécessaire de « réserver une visite guidée » comme à Khiva (Xiva) ; il suffit de marcher et d’observer la vie quotidienne.
Dernier conseil : si vous suivez un grand circuit en Ouzbékistan du type Tachkent → Samarcande → Boukhara, vous pouvez ajouter Gulistan comme étape supplémentaire pour découvrir la facette agricole et sociale du pays, pas uniquement la facette monumentale.