Karshi (parfois écrit Qarshi) est la capitale de la région de Kashkadarya, dans le sud de l’Ouzbékistan. C’est une ville à l’âme de frontière : un mélange d’architecture historique, de vestiges de la Route de la Soie, de bains traditionnels, de madrasas centenaires et d’héritage soviétique, le tout coexistant avec la vie moderne de plus de 300 000 habitants.
Historiquement, la ville était connue sous les noms de Nasaf / Nakhshab et fut un point stratégique entre les oasis du sud et les routes qui menaient vers Boukhara, Samarcande, Tachkent et au-delà. Au XIVe siècle, sous le pouvoir d’Amir Timur (Tamerlan), la ville se consolide comme place fortifiée avec résidences nobles et structure militaire. De là vient son nom actuel : « karshi » fait référence à la forteresse/palais.
Aujourd’hui, visiter Karshi, c’est voir un autre visage de l’Ouzbékistan : moins touristique que Khiva (Xiva) ou Boukhara, mais avec une authenticité locale, de vrais bazars et un patrimoine encore utilisé, pas seulement montré.
La meilleure façon de comprendre Karshi est de la parcourir avec un guide local. De nombreux itinéraires incluent des madrasas historiques, d’anciennes mosquées, le célèbre pont de briques sur la rivière Kashkadarya et les bains traditionnels (hammams), qui conservent encore une partie de leur structure originelle.
Il existe également des parcours centrés sur la période soviétique : larges avenues, places monumentales et quartiers résidentiels qui montrent comment la ville s’est transformée en centre administratif et militaire au XXe siècle.
Pour aller plus loin, renseignez-vous sur les excursions vers les zones rurales de Kashkadarya, où l’on peut encore voir les systèmes d’irrigation traditionnels, les cultures de coton et des villages qui vivent à un autre rythme, bien loin de l’agitation de Tachkent.
Vous souhaitez combiner Karshi avec Samarcande ou descendre vers le sud jusqu’à Termez (près de la frontière afghane, avec des vestiges bouddhiques uniques) ? Nous pouvons vous aider avec un transfert privé avec chauffeur francophone. Contactez-nous via le formulaire de contact.
L’actuelle Karshi possède plus de 2 700 ans d’histoire sous les noms de Nasaf ou Nakhshab. Pendant des siècles, elle fut une halte stratégique sur la Route de la Soie, reliant les caravanes qui traversaient le sud de l’Asie centrale vers la Perse, l’Afghanistan et les régions qui font aujourd’hui partie de Boukhara et Samarcande.
Au XIVe siècle, le pouvoir d’Amir Timur (Tamerlan) renforce la zone avec de nouvelles structures défensives et palatiales. Ce complexe fortifié, connu comme « karshi », donne son nom définitif à la ville. Depuis, Karshi est perçue comme un point militaire clé pour le contrôle du sud du territoire.
Plus tard, à l’époque moderne et soviétique, Karshi se consolide comme centre régional du sud de l’Ouzbékistan, tant au niveau administratif qu’économique (gaz naturel, agriculture, transport). Son mélange de couches historiques est visible : timouride, islamique, soviétique, et l’Ouzbékistan indépendant actuel.
Se promener entre la vieille ville et les avenues soviétiques, c’est suivre un cours intensif d’histoire de l’Asie centrale.
• Pont de briques sur la rivière Kashkadarya : structure historique du XVIe siècle, construite en briques cuites, qui montre l’importance stratégique du fleuve comme voie de passage et de contrôle. C’est l’un des symboles les plus reconnaissables de Karshi.
• Madrasa Odina : considérée comme l’une des rares madrasas historiques destinées aux femmes dans la région. La visiter rappelle que l’éducation religieuse et sociale en Asie centrale est plus complexe qu’il n’y paraît sur les routes touristiques classiques comme Samarcande ou Boukhara.
• Mosquées historiques (comme Kok-Gumbaz et Magzon) : elles se distinguent par leurs coupoles bleues et leurs cours calmes, avec des salles de prière qui combinent esthétique timouride et traditions locales. Il n’est pas rare d’y voir des fidèles : ce sont des lieux vivants, pas seulement des « musées ».
• Complexes funéraires et mausolées locaux : moins célèbres que les mausolées monumentaux de Samarcande, mais tout aussi importants pour la mémoire spirituelle du sud de l’Ouzbékistan.
Conseil : arrivez tôt le matin ou au coucher du soleil pour voir la lumière dorée sur la pierre et la brique. Les couleurs chaudes du sud sont spectaculaires pour la photo.
L’un des trésors cachés de Karshi est son patrimoine hydraulique traditionnel : anciens bains publics (hammams), sardobas (réservoirs voûtés pour stocker l’eau de pluie ou de canal) et systèmes d’irrigation conçus pour survivre dans un environnement aride.
Ces hammams historiques n’étaient pas seulement des lieux d’hygiène, mais aussi de sociabilité, de négociation, de discussions politiques et de rituels de purification. Certains conservent des salles voûtées, des systèmes de chauffage souterrains et des canaux d’eau chaude et froide.
Les sardobas, avec leurs épaisses coupoles, sont de véritables ouvrages d’ingénierie climatique : elles maintenaient l’eau fraîche et protégée de la poussière du désert et de l’évaporation, quelque chose d’essentiel dans le sud du pays, près des zones arides en direction de Termez.
Voir ces structures permet de comprendre comment des villes comme Karshi ont pu prospérer dans des régions sèches, sans les grands fleuves qui alimentent, par exemple, la vallée de Ferghana autour de Namangan ou Ferghana.
Aujourd’hui, Karshi est un centre administratif, économique et éducatif du sud de l’Ouzbékistan. On y trouve des universités, des bureaux régionaux et une industrie énergétique liée au gaz naturel.
Le bazar central est l’Ouzbékistan authentique : pain tandoor chaud, samsa farcie à la viande, plov épicé, montagnes d’épices et de fruits secs, tissus traditionnels et artisanat local. C’est l’endroit parfait pour observer la vie quotidienne sans filtre touristique.
Contrairement aux villes très patrimoniales comme Boukhara ou Samarcande, où tout tourne parfois autour des monuments UNESCO, à Karshi vous sentirez davantage le pouls du quotidien : étudiants qui marchent, gens qui sortent du travail, familles qui se promènent en soirée. C’est une ville ouzbèke réelle et vivante.
Le soir, goûtez le shashlik (brochettes grillées), des soupes chaudes et le thé vert. Ici, l’hospitalité est directe : si vous souriez, dites quelques mots en russe ou en ouzbek et montrez une curiosité sincère, il est fréquent que les gens veuillent savoir d’où vous venez.
Karshi est reliée au reste de l’Ouzbékistan par le train, la route et, selon les saisons, par quelques vols domestiques.
• Depuis Samarcande :
on y accède par la route vers le sud, à travers des paysages de plus en plus
secs. C’est une excellente excursion si vous voulez découvrir une ville
moins touristique.
• Depuis Tachkent :
il existe des trains longue distance et des liaisons internes, ainsi que
des vols domestiques selon la période.
• Depuis Termez :
Karshi est souvent une étape logique lors d’un voyage dans le sud, en suivant
la vallée de la rivière et en remontant peu à peu vers les grandes zones
historiques du centre du pays.
En ville, vous pouvez vous déplacer en taxi local ou à pied dans les zones historiques. De nombreuses visites (pont, anciennes madrasas, bazar) peuvent être couvertes confortablement en une demi-journée avec un guide.
Recommandation : si vous souhaitez relier Karshi aux grands classiques du pays (Samarcande, Boukhara, Khiva (Xiva)), organisez un itinéraire circulaire qui descende vers le sud puis remonte vers le nord. Vous aurez une vision plus complète de l’Ouzbékistan, et pas seulement la carte postale touristique.
Le sud de l’Ouzbékistan peut être très chaud en été et assez poussiéreux. Prévoyez de l’eau, une protection solaire et des vêtements légers. En hiver, les températures chutent, surtout la nuit, ne sous-estimez donc pas le froid.
Les mosquées et madrasas actives sont toujours des lieux religieux. Habillez-vous de façon respectueuse (épaules et genoux couverts), parlez doucement et demandez la permission avant de photographier des personnes en train de prier.
Comme dans la majeure partie de l’Ouzbékistan, Karshi est considérée comme une ville sûre pour les voyageurs. Utilisez néanmoins votre bon sens : surveillez vos affaires dans les zones très fréquentées du bazar, négociez les prix avec calme (sans confrontation) et demandez toujours avant de prendre en photo des personnes âgées.
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